Chirurgie des kystes des mâchoires


Qu’est ce qu’un kyste de la mâchoire et pourquoi le retirer?

Les kystes maxillaires ou mandibulaires sont une pathologie relativement fréquente. Ils sont la plupart du temps bénins et le plus souvent d’origine infectieuse dentaire. Ils peuvent se manifester par des douleurs, des signes de surinfection avec un gonflement local ou être à l’origine de mobilités dentaires (si les racines sont comprises dans le kyste). Ils nécessitent une chirurgie d’exérèse (retrait) pour prévenir les complications qui peuvent survenir (infections, fractures) et surtout pour établir un diagnostic histologique. Souvent, votre chirurgien dentiste ou orthodontiste aura fait le diagnostic sur un cliché radiographique et vous conseillera leur exérèse en chirurgie orale et maxillo-faciale.


La consultation avant l’exérèse d’un kyste de la mâchoire

Avant l’intervention chirurgicale, vous devez consulter votre chirurgien muni d’un examen radiographique (panoramique dentaire).

Panoramique dentaire montrant un volumineux kyste de la branche montante droite de la mandibule

Votre chirurgien décidera de l’indication d’exérèse, de son caractère plus ou moins urgent et du choix de la voie d’abord (la plupart du temps endobuccale ; mais aussi de manière moins fréquente, parfois par voie cervicale). Un examen complémentaire cone beam (examen radiographique 3D) est souvent requis pour préciser la localisation exacte, le volume et l’épaisseur des parois osseuses restantes ou si les nerfs de la mâchoire inférieure, faisant la sensibilité de la lèvre inférieure et du menton, sont trop proches de la lésion. Une consultation pré anesthésique est obligatoire en cas d’anesthésie générale ou de neuroleptanalgésie (anesthésie semi profonde sans intubation associée à une anesthésie locale).

Un bain de bouche antiseptique doit être réalisé le matin de l’intervention et vous devez rester à jeun au moins 6 h avant la chirurgie.


L’exérèse d’un kyste de la mâchoire

Elle peut être réalisée sous neuroleptanalgésie (anesthésie semi profonde sans intubation associée à une anesthésie locale) ou sous anesthésie générale. Cette intervention peut être très rapide ou nécessiter plusieurs heures en fonction du volume de la lésion et de la nécessité d’une chirurgie reconstructrice osseuse. Elle peut la plupart du temps être réalisée en ambulatoire (vous ne passez pas la nuit hospitalisé), mais parfois une hospitalisation peut s’avérer nécessaire. Si la voie d’abord endobuccale est possible, elle est privilégiée et une incision de la gencive est réalisée dans le but d’exposer le kyste à retirer. Un fraisage de l’os entourant la lésion est souvent nécessaire.

Si la voie d’abord externe cervicale (par le cou) est requise, la cicatrice sera dissimulée dans un pli du cou afin de limiter la rançon cicatricielle.

En fin d’intervention, les incisions sont refermées à l’aide de fils de suture résorbables à l’intérieur de la bouche, à l’aide de fils à retirer 10 jours après l’intervention an cas de voie d’abord externe cervicale.


Après l’exérèse d’un kyste de la mâchoire

SUITES OPERATOIRES

  • petits saignements,
  • douleurs au niveau des zones opérées,
  • gonflements des joues,
  • difficultés à ouvrir la bouche pendant quelques jours.

Des traitements antalgiques sont prescrits afin d’atténuer la douleur, et dans certains cas des antibiotiques afin de limiter le risque de complications infectieuses. Des poches de glace doivent être appliquées sur les sites opératoires (les joues) pendant 48-72h afin de limiter le gonflement et les douleurs. L’alimentation doit être plutôt molle, froide, non épicée et non acide pendant 48-72h. L’hygiène buccale est essentielle. Un brossage des dents avec une brosse à dent souple, associé à des bains de bouche antiseptiques après chaque repas devra être impérativement observé pendant 15 jours. L’alcool, le tabac et les aliments irritants devront être évités pendant la phase de cicatrisation (15 à 21 jours).

L’arrêt de travail n’est pas systématique et est prescrit au cas par cas.

COMPLICATIONS

Celles-ci peuvent survenir, alors même que la chirurgie est correctement réalisée:

  • diminution ou perte de sensibilité de la lèvre inférieure et du menton,
  • risque de fracture mandibulaire ou maxillaire,
  • risque de communication bucco-sinusienne (entre la cavité buccale et le sinus maxillaire en cas de kyste de la mâchoire supérieure),
  • risque d’infection des sites opératoires,
  • risque de lésion d’une racine dentaire adjacente et mortification dentaire à terme.

En cas de survenue d’une de ces complications, vous devrez en urgence reconsulter votre chirurgien. Une seconde intervention peut s’avérer nécessaire.


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